Les choristes
C’est triste dans le coeur de Francis et mon tapis volant a envie de pleurer..oui…Edith Piaf chantait dans Milord… »l’amour ça fait pleurer… »
Je ne l’ai pas vue depuis assez longtemps…à croire qu’elle se cache dans le collège…pourquoi, c’est si soudain que je ne cesse de chercher l’erreur que j’ai faite…je ne trouve pas. Mes soirs sont tristes…la journée, je ris avec mes camarades, je ne montre rien…et j’ai le football et le chant…
Notre professeur de musique est arrivé avec un tourne disques et « dans les steppes de l’Asie centrales » de Borodine…il nous explique en écoutant que c’est un avion qu’on entend de loin et qui s’approche de la forêt, la musique est plus forte au fur et à mesure que l’aéronef approche….puis nous sentant attentif, il nous propose de chanter…il forme un choeur en fonction de nos voix, la chorale est née…cette chorale se produira au théâtre Godin en fin d’année scolaire et les cours de musique se feront sous forme de répétitions. Monsieur Bayard m’a appris à chanter…et aujourd’hui je peux dire que cet apprentissage a été trés important pour ma vie d’homme.
Le chant me plaît, la paroisse a une chorale qui chante à la messe le dimanche en haut devant l’orgue…l’abbé a toujours pensé que je devais en faire partie…j’avais toujours hésité et… plus de Marie…je suis allé le voir, j’ai été intégré aux basses du choeur..Un ambiance formidable…mes dimanches étaient occupées par le chant à l’église le matin et les matchs de football l’après midi…Notre abbé était un organisateur né…il faisait tout…le catéchisme, le patronage, les persévérants, la messe et le chant… et le voyage de la chorale en fin d’année…on en reparlera…
Un après midi que je montais au Coq Hardy, j’ai vu Marie juste en bas de la côte, place de la Poterne…nous étions chacun avec nos vélos et nous nous sommes arrêtés..mon coeur battait à tout rompre…j’allais enfin savoir…elle était souriante…elle m’a dit simplement qu’elle sortait avec Dominique..en souriant gentiment…je n’ai rien pu dire…peur d’être bête, peur de dire « je t’aime »…fier et vraiment bête pour le coup…Ce jour là, j’ai laissé Marie à Dominique…on s’est quitté…j’ai mal joué ce soir là…
Je ne l’ai jamais oubliée….Il me reste le foot et le chant…