Le cinéma
Ce soir, je continue mon voyage au pays des souvenirs, j’ai l’impression d’être sur un tapis volant et de regarder en bas vivre Francis…trés jeune….
Nous sommes toujours dans la cité d’Alexandre Dumas et de François 1°. A l’époque mes deux petits frères ne sont pas encore nés. Seule ma jeune soeur vit avec nous…je dis « avec nous » car je suis né le premier et donc le premier à faire partie de la famille.
Ma jeune soeur avait quatre ans de moins que moi… »c’était moi le chef »… c’est bien d’être chef à neuf ans! Je l’accompagnais à la maternelle avant d’aller à l’école et j’allais la rechercher avant de rentrer à la maison…quand je ne l’oubliais pas! Les jeux avec mes camarades en étaient responsables, mais j’étais si jeune…
Un dimanche, papa, nous fait une surprise. Comme nous avions été sages, il nous a offert le cinéma à ma soeur et à moi. « Le dimanche ce sont toujours des western » nous dit-il. Le cinéma n’est pas loin, la petite et moi y allons tous les deux à pieds. J’entre, je règle les deux places avec l’argent que papa nous a donné et nous nous asseyons bien confortablement. J’ai tout de suite vu au générique que ce n’était pas un western…c’était un film policier qui se déroulait dans le milieu des cabarets nocturnes ou des jeunes femmes nues dansaient sur une piste… pas à mettre sous les yeux de jeunes enfants!!! Ebahis, gêné, je n’ai pas osé bouger de mon fauteuil. Je me suis fait tout petit dans le noir pour ne pas être repéré et quand la séance fut terminée, j’étais content de sortir. Sur le chemin du retour, j’ai fait la leçon à ma soeur…il fallait qu’elle dise qu’elle avait vu un film de cow-boys. Ce qu’elle a fait…pour une fois!
Nous avons été trahis par une connaissance de mes parents, qui nous avait vu à la séance et qui a tout raconté. La punition fut exemplaire….Privé de cinéma jusqu’à ma majorité…
Je vous rassure, cette punition ne fut pas maintenue…mais elle dura quand même deux ou trois ans…mais entre temps nous avons eu la télévision!!!