Le 4×4 roule à vive allure pour sortir de Sarajevo. Ils ont passé la nuit dans un hôtel hollyday. Personne ne parle. André regarde le paysage avec lequel il devra s’accoutumer. Ils croisent des paysans transportés par des ânes sur une charrette. La route s’élève, elle devient plus étroite. Il y a tout juste de quoi se croiser à deux voitures et en contrebas, c’est le précipice. Un peu plus loin, sur sa droite il voit le tremplin à skis des anciens jeux olympiques d’hiver. Le paysage est un paysage de guerre, il y a des carcasses de véhicules sur les bas coté. Plus ils montent, plus c’est désert. Ils sont sur le mont Igman.
La route s’élargit, sur sa droite dans une petite vallée il aperçoit des tentes de militaires et des soldats à l’ouvrage.
_ Dépollutions dit le conducteur.
La passagère n’a pas dit un mot. André est fidèle à sa légende, beau et ténébreux. Elle est trés brune et semble avoir des problèmes de respiration. Plus trés jeune, elle se cramponne au tableau de bord. La route se fait à nouveau sinueuse, mais ne grimpe plus. Il voient parfois des soldats assis à guetter qui leur font signe. Alain se demande ou il va atterrir.
Au bout d’un chemin de terre après un dernier virage, il aperçoit quelques toits de tuiles rouges. Les maisons sont neuves, certaines sont encore en construction. Une nuée de gamins arrivent en courant. Ils s’accrochent à la femme réclamant quelque chose que André n’a pas compris
_ no, no,no crie la femme
_chochocho crient les gosses
Le conducteur du 4×4 crie et soudain, les enfants repartent aussi vite qu’ils sont arrivés.
André est amené dans une des maisons. Là des femmes jeunes et moins jeunes s’affairent et lui adressent un sourire au passage. Il répond d’un signe de la tète. On lui montre sa chambre, on lui donne un gros dossier.
_ a étudier, vous commencez demain matin, repas à treize heures, on parlera de tout ça en mangeant.
La jeune femme qui le guide jusqu’à sa chambre se présente.
_ Je m’appelle Mira, je suis là pour vous aider, faites moi confiance.