Aujourd’hui, vous allez vous installer bien confortablement devant votre écran et vous allez assister à une confession dont vous devrez garder le secret. Le frère d’Alain est là.
André m’a demandé une tribune pour vous livrer le secret qui le mine, le secret qui l’empêche de dormir, ce terrible secret qui fait basculer sa vie. Ce secret qui l’a fait se rapprocher de Dieu.
André est là, il va vous parler…..
« Bonjour, oui, je vais vous parler, vous parler de moi, de ma vie ou, ce qu’il en reste. Ce que je vais vous dire, personne ne le sait, personne ne s’en doute et vous parler me délivre d’un poids qui assombrit mon esprit.
Quand papa est décédé, j’étais avec lui dans le véhicule. Nous revenions d’un match de rugby, nous étions heureux, notre équipe avait gagné, et papa parlait de l’avenir. Il parlait souvent de l’avenir, faisait des projets pour nous, ses deux fils. Il nous voyait déjà médecins tous les deux, exerçant dans le même établissement, notre clinique que nous aurions fondée enfin, il rêvait…Puis soudain, pourquoi? il me dit que je devais commencer à prendre des cours de conduite car le permis c’est important. Il arrête la voiture et le voilà tout affairé à m’expliquer les différentes commandes, les vitesses, les phares etc…Il me montrait la voiture comme il m’aurait montré un jouet, et me dit monte à ma place, tu vas conduire un peu pour commencer à apprendre. J’étais bête, j’étais tout heureux de cette invitation…
La route était légèrement en pente descendante , j’ai fait démarrer le véhicule en première. Papa disait passe la deuxième et ensuite la troisième, attention freine!!!, je n’ai pas passé la troisième, je n’ai pas freiné, paniqué, j’ai accéléré, j’ai perdu tout contrôle de la voiture qui descendait, descendait, accélérait, descendait. J’ai tourné le volant, je ne sais comment et notre voiture a quitté la route. Elle est allée s’écraser contre un bosquet en contre bas.
Vous connaissez la suite. Je suis sorti du véhicule, j’ai aidé papa à en sortir, il était légèrement blessé à la tète, je l’ai mis sur le sol en position latérale de sécurité, je lui ai dit que j’allais chercher des secours. Quand je suis revenu, quinze minutes plus tard, papa avait cessé de vivre emporté par une hémorragie interne.
Je m’en veut terriblement. Personne ne sait la vérité et ma mère n’y survivrait pas sachant son fils coupable de cette mort. »
Alain est reparti vers ses paroissiens, avec son secret mais il n’est plus seul, nous serons plusieurs à le soutenir.