L’APPEL (Samedi 10 MAI 1968)
Il n’y a pas de courrier. Aux dernières nouvelles, il n’y a que les étudiants qui font grève. Alors, les PTT travaillent et il n’y a pas de courrier ou alors Roselyne n’a pas écrit. Mais non, car personne n’a de courrier!!!
Nous sommes le samedi 10 Mai 1968. A l’époque, on travaille le samedi. La journée est destinée à la remise en condition après la semaine de servitude. Les ordres affichés au tableau du couloir donnent le travail de la semaine suivante. Toujours pas de permissions, constitution d’une section d’alerte à partir de lundi 12 Mai à 8H00. Il en fait partie. Il sera le transmetteur de la section d’alerte. C’est lui qui aura l’ANPRC10 sur le dos.
Ce samedi est propice à la mélancolie. Pas de sorties, pas de permissions, ils se retrouvent tous au foyer pour en discuter. Chacun donne sa rumeur. Mais comme personne ne sait rien, il n’écoute pas. De toute façon, lui est engagé, les autres sont des appelés. Lui, il écoute ses supérieurs et exécute les ordres et c’est ce que tout le monde fera quand il aura dit d’une voix timide
» On est là pour obéir et faire le travail qui nous est demandé, après, ce sont des parlottes qui n’amènent rien »
« Il a raison, le petit lance son camarade Cho…. »
Et tous se serreront les coudes durant tous les événements.
Il faut louer le comportement de ces appelés du contingent. Il vont savoir que leurs frères, leurs parents seront dans la rue et ils ne broncheront pas, exécutant les ordres comme de vrais militaires.
Les appelés, à cette époque, effectuaient 16 Mois de service militaire.
Ceux qui ont des parents ayant effectué ce service national peuvent être fiers d’eux
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