Fin Avril 1968, nous sommes un jeudi matin au camp militaire de Sissonne. L’adjudant d’escadron a rassemblé les derniers soldats encore présents. Il ne sont plus beaucoup. Les Chefs sont partis de très bonne heure ce matin, les pilotes ont embarqué les blindés sur les wagons hier matin et le convoi par voie ferrée est parti dés le début d’après midi.
Il reste à attendre la revue des bâtiments par les employés du camp et aussitôt terminée, le signal du départ sera donné. Il seront en rame de dix véhicules et arriveront le soir à Belfort. Il se trouve dans la deuxième rame avec son Marmon d’allègement.
Ils iront vite, pour arriver au régiment. Quatorze heures de route ! Et c’est aux environs 23Heures que la rame s’immobilisera devant le 2° Escadron au Quartier Friedrich. Les hommes sont courbaturés, et ne pensent qu’à retrouver leurs lits. Une garde aux camions est constituée pour protéger le matériel sensible et les réintégrations se dérouleront le lendemain.
Dans sa chambre, sur son lit, son courrier l’attend, la lettre rose de Roselyne y est en bonne place et c’est avec elle qu’il va s’endormir, pensant à sa joie de la retrouver samedi après midi.
Vendredi matin réintégrations des lots de bord, des transmissions, des trousses de premières urgence avec les seringues auto injectantes d’atropine, des vestes fourrées et de tout le matériel de manoeuvre comme les gamelles collectives ou les couvertures. Midi, rassemblement de l’escadron. Toutes les permissions sont annulées!!!