L’APPEL (premières armes)
MARS 1968,déjà cinq mois d’armées et que d’expériences acquises, que de souffrances, que de batailles pour s’imposer. Aujourd’hui, rien n’est fait, rien n’est acquit.
MARS 1968, quartier Friederich au 35° Régiment d’infanterie mécanisée, il est vingt deux heures, il est perché au dernier étage du 2° Escadron. Au loin, le Lion le regarde, éclairé et fier d’être le symbole de la résistance de Belfort. En bas, dans la cour du quartier, le clairon sonne l’extinction des feux aux quatre coins cardinaux. Il est vingt deux heures, tous les soldats regardent et écoutent ce clairon qui sonne sa complainte dans la nuit. Ils applaudissent, forçant le clairon à jouer les prolongations. Dans une telle atmosphère, comment ne pas aimer l’armée, comment ne pas aimer son régiment, comment ne pas aimer ces camarades qui, avec vous vibrent avant d’aller dormir.
Trois mois se sont passés, à Carpiagne, depuis son départ de Verdun. Il en est ressorti affûté, combatif et revanchard. Carpiagne, c’était la patrie des cavaliers. Alors un fantassin chez les cavaliers, c’est un singe en hiver, c’est tintin au pays des soviets. Il ne veut plus en parler. Le colonel du 35° RI lui a lu les mauvaises notes que lui ont donné ses chefs de Carpiagne. Il lui a donné un mois pour faire mentir ses anciens chefs cavalier. Il connait le contrat »montrez nous que vous avez été mal jugé et nous effaçons tout, vous repartirez à zéro ».
En trois mois, il a eu des permissions et chez lui et sur Marseille. Quelle belle ville!!!. Oui, aussi, il est amoureux de Roselyne une jolie brunette qu’il va bientôt revoir en mai chez lui. Car avant une belle permission, il lui faut passer son peloton de caporal. C’est à dire qu’il est en stage et qu’à l’issue de ce stage, il passera un examen qui lui donnera le droit d’être nommé au grade de caporal.
Normalement, ça devrait bien se passer..à voir…
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